Publié pour la première fois à Londres en 1893 à 200 exemplaires, Teleny fut édité en français en 1934, à 300 exemplaires.
L’édition de 1934 pour le compte du Ganymède Club est augmentée d’une notice bibliographique rédigée par Charles-Henri Hirsch, un libraire français qui dirigeait la Librairie parisienne située dans Coventy Street, à Londres. Il confie qu’il rencontra pour la première fois Oscar Wilde (1854-1900) en 1889 alors qu’il venait d’arriver à Londres. Voici la description qu’il fit de son client : « Très féru de notre littérature qu’il connaissait à fond, il achetait tous les romans des bons auteurs : Zola, Maupassant, Bourget, etc. Ce ne fut qu’incidemment, lorsqu’il m’eut accordé sa confiance, qu’il se risqua à me commander certains ouvrages licencieux, d’un genre spécial, qu’il désignait par l’euphémisme de socratique et que je lui procurai non sans peine, les écrits des auteurs anciens et modernes sur ce sujet étant peu nombreux. »
Ce fut Maurice Girodias, éditeur « sulfureux » des années 1950, qui, dans son édition en langue anglaise chez Olympia Press en 1958, attribua définitivement ce texte à Oscar Wilde.
Ensuite, le très sérieux H. Montgomery Hyde, dans sa dernière biographie (1975, Londres) ainsi que dans son introduction au Teleny publié par Icon Books en Angleterre (1966), reconnaît à Oscar Wilde la paternité de ce roman.
Écrit peu après Le Portrait de Dorian Gray (1890), Teleny (1891) dit plus clairement le déchirement de celui qui se targuait d’être un hédoniste : « J’ai mis mon génie dans ma vie, seulement mon talent dans mon œuvre. »
Mort à Paris dans la misère qu’il abhorrait et dans l’indifférence générale, rejeté par les intellectuels parisiens, le proscrit qui, à l’instar de Paul Verlaine, attendait qu’un ami passe pour régler sa note au café Procope, a pourtant laissé un roman érotique d’une rare qualité.
On ne peut nier que Teleny ait été écrit par Oscar Wilde. On y retrouve toutes ses références : Antinoüs, sa lecture de la Bible, ses aphorismes, ses descriptions, ses personnages.
Tout est là, sa recherche du plaisir, le pressentiment de sa chute, son maniérisme littéraire, et surtout un caractère autobiographique indéniable. Oscar Wilde est à la fois Teleny et Des Grieux : séducteur, infidèle, amoureux passionné, jouisseur, jaloux impénitent, acceptant le sentiment délétère d’une possible rédemption.
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