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La carrière de Georges Pichard est aujourd’hui bien connue des amateurs de BD et des autres. Le souvenir des ses titres les plus prestigieux (qui sont en même temps des personnages) le signale à notre admiration : Blanche Épiphanie, l’inépuisable Paulette, Caroline Choléra, cet Ulysse qui refait pour nous toute une mythologie… athénienne, Marie-Gabrielle de Saint Eutrope, son œuvre la plus achevée qui remplace tous les « Manuels de Pénitences et des Confesseurs », La Comtesse rouge, l’un des sommets de Georges Pichard et enfin sa dernière œuvre, Le Kama Soutra de Vatsyayana.
Un simple dessin de Georges Pichard devrait suffire à le présenter. Chacun connaît son baroque devenu un liberty somptueux, son goût de la chair généreuse, radieuse et élégante, sa sensualité faite d’une turgescente ingénue, ses fantasmes cruels ou Giotto l’a précédé avec une troublante identité.
Après avoir suivi les prestigieux cours à l’École des « Z’Arts Z’A », il enseignera à l’École Supérieure des Arts Appliqués Duperré. Sa participation au Rire, à La Veillée des Chaumières et à La Semaine de Suzette fait l’objet de travaux d’exégètes, mais ces savantes études négligent l’aspect le plus troublant de l’œuvre de Georges Pichard, sa profonde unité. Les femmes de Pichard ne s’estompent jamais dans la fragilité éthérée, mais elles n’ont pas non plus la dureté scintillante et impénétrable des matières plastiques d’avant-garde. Elles pèsent, elles s’épanouissent, elles souffrent, elles pleurent, elles rient. Bref elles existent, en regardant les autres héroïnes de BD on constate que ce n’est pas si fréquent et on comprend alors toute le magie de l’œuvre de Pichard.
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