Dévergondages fut publié clandestinement par Maurice Duflou en 1937. Il évoqua ainsi l'auteur dans une préface : « Disparu récemment, en emportant les lourds regrets de son entourage, l'auteur de tant d'œuvres galantes nous fait, dans cet ouvrage, le récit de quelques-unes de ses aventures personnelles. Celles-ci, consignées dans des notes strictement intimes, mettent en scène des héroïnes dont la plupart vivent encore et n'ont nullement renoncé aux plus douces joies de l'existence. Aussi, avons-nous dû masquer l'identité de ces délicieuses femmes sous des noms d'emprunt. C'est d'ailleurs l'une d'elles, dont nous ne citerons même pas le pseudonyme, qui nous a confié le manuscrit que nous présentons ici. Ces récits sont des fragments d'une véritable autobiographie et ils tirent leur grand intérêt de leur parfaite sincérité. »
Née en 1892 en Avignon, elle débuta sa carrière de critique littéraire en 1919 et tint des chroniques dans de nombreuses revues dirigées par Henri Barbusse, Daniel Rops ou Victor Marguerite. Sa participation au mouvement dada l'amène à rencontrer André Breton, Philippe Soupault, Louis Aragon, Paul Éluard, Picabia et à écrire dans leurs revues. En collaborant au Disque vert, on pouvait trouver ses articles aux côtés de ceux d'Antonin Artaud, Henri Michaux, Max Jacob, Albert Cohen, etc.
L'intensité, la violence et la force de la langue, la diversité du vocabulaire, la recherche littéraire dévoilent le véritable écrivain. Un style, une écriture et le parfum des années trente, voilà tout ce que l'on retrouve dans les ouvrages de Renée Dunan. On ne peut mieux cerner cette femme talentueuse et libre qu'en la citant : « Il faut oser dire n'importe quoi ! La morale est ailleurs que là où on l'imagine. »
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